Sarkozy est arrivé au Mali mercredi en fin de soirée, le jour même où, à Paris, les députés adoptaient en première lecture son projet de loi sur l'"immigration choisie".
Aux cris de "Sarko dehors, Sarko raciste!", une centaine de Maliens a manifesté jeudi, aux abords du consulat de France, où le ministre de l'intérieur entamait sa visite à Bamako. Deux cents policiers maliens avaient pris position autour du consulat de France au moment où il s'y trouvait.
"Notre politique, c'est simple, plus de droits pour le Malien en situation régulière et moins de Maliens en situation irrégulière, aucun pays d'Etat de droit ne peut nous reprocher cette politique", a-t-il déclaré. "Je suis venu pour expliquer, pour lever tout malentendu. (Le droit au regroupement familial) n'est pas le droit de s'entasser dans des taudis pour trouver ses enfants morts asphyxiés, c'est le droit de faire vivre sa famille du fruit de son travail et dignement", a-t-il poursuivi devant les autorités maliennes .
Hama Amadou, Premier ministre du Niger, a de son côté dénoncé le concept de Sarkozy d'immigration choisie, qui risque de renforcer selon lui "le pillage de notre matière grise": "Il y a quelque chose de manifestement choquant et d'insultant dans ce tri", déclare-t-il dans une interview à L'Humanité, à paraître vendredi. "Cette nouvelle loi sur l'immigration, hélas déjà votée, nous gêne véritablement", ajoute Hama Amadou, pour qui la lutte contre l'immigration "ne peut se faire ni par la force, ni par ce genre de méthode".
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