François Bayrou n’aura pas attendu la date officielle. Rompant avec la tradition des Premiers ministres qui, au bout de six mois de présence rue de Varenne (VIIe), sont autorisés à planter un arbre dans l’immense jardin de Matignon, le maire de Pau s’est empressé de mettre le sien en terre à l’occasion d’une petite cérémonie organisée la semaine dernière en tout petit comité. Même pas quatre mois après sa nomination…
En clin d’œil à son Béarn natal, le chef du gouvernement a, selon nos informations, choisi un chêne des Pyrénées. Une espèce d’arbre au tronc court et tortueux, connue pour sa robustesse et sa longévité, son bois « dense et dur », décrivent les experts, avec des feuilles fortement pubescentes et des glands pédonculés.
Seule une poignée de collaborateurs ont entouré François Bayrou pour cette plantation organisée avec les jardiniers de Matignon. Pourquoi un tel empressement alors que la date officielle des six mois aurait dû être le 13 juin ? Peut-être le Premier ministre, toujours sous la menace d’une motion de censure, a-t-il préféré anticiper avec cette tradition qui remonte à Raymond Barre en 1978, par superstition et obsession de laisser une trace dans cette grande maison.
Son entourage évoque une raison plus prosaïque : « C’est juste une question de timing et de bonne saison pour le planter. S’il s’y était pris plus tard, l’arbre n’aurait probablement pas pu prendre racine correctement et n’aurait certainement pas résisté », dit-on. Il est officiellement le vingtième planté par un Premier ministre à Matignon. Il côtoie désormais, entre autres, le pommier d’Édouard Philippe et l’érable argenté d’Édouard Balladur.
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