S’il y a bien un signe que les démocrates pensent avoir gagné le débat de ce mardi 10 septembre face à Donald Trump, c’est celui-ci : la campagne de Kamala Harris en redemande déjà un autre. La candidate a réussi, au fur et à mesure des 90 minutes qui l’ont opposée à son rival républicain sur la chaîne ABC News, à le pousser dans ses retranchements. Or un Donald Trump sur la défensive, agressif et prompt aux théories du complot, mensonges, approximations, c’est exactement ce que son camp tentait d’éviter.
Le début du duel a pourtant été cordial : Kamala Harris s’est avancée vers Donald Trump pour lui serrer la main, et les deux candidats, qui se rencontraient en personne pour la première fois, ont débattu sur leurs propositions économiques.
Après avoir annoncé son plan de crédits d’impôt pour les classes moyennes et les petites entreprises, la démocrate a prédit que la hausse des barrières tarifaires voulue par Donald Trump allait créer de l’inflation, tandis que ce dernier a accusé l’administration Biden-Harris d’avoir "détruit" l'économie américaine. Jusqu’ici, rien de bien nouveau.
Assez vite, cependant, la vice-présidente, qui a remplacé Joe Biden sur le ticket démocrate il y a seulement quelques semaines, a trouvé des angles d’attaque susceptibles d’agacer voire de faire dérailler Donald Trump. Sur l’immigration, elle a rappelé que l’ancien président avait fait échouer un texte de loi bipartisan - qu’elle soutenait - permettant de renforcer la sécurité à la frontière mexicaine. "Il préfère faire campagne sur un problème plutôt que de le régler", a-t-elle raillé.
Et d’enchaîner en s’en prenant directement au caractère de son concurrent : "Je vous invite à participer à un meeting de Donald Trump. Il parle de personnages de fiction comme Hannibal Lecter (le cannibale du "Silence des Agneaux" a en effet été mentionné par le candidat lorsqu’il dénonçait une invasion de migrants à la frontière, NDLR). Il raconte que les éoliennes provoquent des cancers. Vous remarquerez également que les gens commencent à partir avant la fin car ils sont épuisés et ils s’ennuient. La seule chose dont vous ne l’entendrez pas parler, c’est de vous."
Cette tirade, preuve parmi d’autres que la candidate avait bien préparé l’exercice, a bien eu l’effet escompté : c’est à partir de ce moment que Donald Trump, qui se maîtrisait jusqu’ici, a commencé à hausser le ton et à moins calibrer son message.
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