Le député Manuel Bompard, proche de Jean-Luc Mélenchon, a pris la direction de La France insoumise, ce samedi à Paris lors d'une assemblée convoquée pour approfondir et diversifier l'ancrage territorial du mouvement. Sollicité par l'AFP, le député des Bouches-du-Rhône a indiqué jeudi qu'il "poursuivrait le travail" entamé officieusement à la baguette du mouvement depuis le retrait en septembre d'Adrien Quatennens - qui a avoué des violences conjugales.
À côté de cette direction opérationnelle restreinte va être créé un "conseil politique", lieu de débat sur la stratégie composé d'élus, personnalités et cadres insoumis. Cette instance, sans dirigeant et à la fonction consultative, n'était pas prévue jusqu'à très récemment, témoignent plusieurs députés qui ont appris son existence cette semaine. Et si la désignation de Manuel Bompard à la tête du mouvement est "naturelle car il sait très bien organiser", Eric Coquerel, président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, affirme la "découvrir".
Contrairement aux congrès amorcés par les autres formations de la Nupes, qui élisent leurs dirigeants, LFI désigne ses cadres par "consensus", explique Manuel Bompard, avec l'objectif de se "protéger de l'affrontement entre une majorité et des minorités". De même, confie-t-il, être dans la direction opérationnelle suppose une disponibilité importante, à laquelle ne peuvent satisfaire certaines personnalités.
À commencer par François Ruffin. Le député de la Somme, jusque-là peu investi dans les instances, avait formulé le souhait d'intégrer la direction pour donner plus d'importance aux campagnes et zones péri-urbaines. Mais il a fini par accepter de figurer au "conseil politique", comme l'a confirmé son entourage. "À titre personnel, j'ai plaidé pour que François Ruffin soit dans la direction parce qu'il est une figure importante du mouvement", glisse la députée Clémentine Autain.
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