Gaz de France (public) et Suez (privé) ont annoncé lundi leur fusion, qui va créer l'un des premiers groupes mondiaux du secteur, dans lequel l'Etat français détiendra plus de 35%. Le nouveau groupe est baptisé GDF Suez. Il sera dirigé par l'actuel PDG de Suez, Gérard Mestrallet, et aura pour vice-président Jean-François Cirelli qui dirige GDF depuis 2004.
Les deux groupes prévoient "la mise en oeuvre de leur fusion dans les meilleurs délais, au cours de l'année 2008". Le nouveau groupe sera le numéro quatre du secteur de l'énergie au niveau mondial en valeur boursière. L'accord est intervenu 18 mois après l'annonce initiale du projet et a nécessité l'intervention directe de Nicolas Sarkozy dans les négociations.
"EDF et Gaz de France ne seront pas privatisées", avait lancé le 15 juin 2004 Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Economie, lors du débat à l'Assemblée nationale sur l'ouverture du capital des deux entreprises publiques.
La gauche et les syndicats n'ont pas manqué de dénoncer changement. "Il a remis en cause un engagement qu'il avait pris de ne pas descendre la participation de l'Etat dans GDF en dessous de 50%", dénonçait dès dimanche François Hollande, fustigeant "le bon vouloir du prince". Côté syndical, Jean-Claude Mailly (FO) a déploré un "mauvais coup pour les salariés et les usagers" et François Chérèque (CFDT), le "démantèlement du groupe Suez", qui va devoir céder 65% de sa branche environnement. Les salariés ont été mis devant le fait accompli, a regretté Jacques Voisin (CFTC).
|