Les propos de Nicolas Sarkozy ces dernières heures suscitent la polémique et créent de nombreuses réactions. Il faut "nettoyer au Karcher" la cité des 4000, c'était-il exclamé après le meurtre du petit Sidi-Ahmed à La Courneuve. A ce jour, malgré le déploiement d'importantes forces de police dans la cité, le meurtrier court toujours.
Le ministre de l'intérieur n'en est pas resté là. A propos du meurtre de Nelly Crémel, il a déclaré que le juge qui avait remis en liberté un des meurtriers présumés, Patrick Gateau condamné à perpétuité en 1990 pour un assassinat et en libération conditionnelle depuis 2003, devait "payer" pour sa "faute". "Moi, je le sais, que la justice est humaine mais c'est pas parce que c'est humain qu'on ne doit pas payer quand on a fait une faute".
L'Union syndicale des magistrats s'est indignée de cette déclaration. "Le ministre de l'Intérieur surfe comme d'habitude sur une légitime émotion pour tenter de trouver un bouc-émissaire en la personne d'un professionnel qui n'a fait qu'appliquer les lois de la République votées par l'Assemblée nationale à laquelle Nicolas Sarkozy appartenait. Le caractère très excessif de ces propos est inquiétant pour un responsable de ce niveau".
"L'intervention de Sarkozy constitue une atteinte scandaleuse au principe de la séparation des pouvoirs exécutif et judiciaire, à l'indépendance de l'autorité judiciaire et aux fondements même de notre démocratie", a pour sa part estimé le Syndicat de la Magistrature.
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