Emmanuel Macron a proposé mardi aux Européens d'approfondir leur intégration dans tous les domaines et de travailler à une refondation de l'Europe d'ici 2024, deux jours après les législatives allemandes dont l'issue menace ses ambitions. Félicitant Angela Merkel, qui sera chancelière pour la quatrième fois consécutive, il lui a dit mardi sa confiance. "Je sais que, comme à chaque fois que son pays a été face à des défis historiques, elle aura la même réaction : l'audace et le sens de l'Histoire, c'est cela que je lui propose."
Pour préfigurer l'accélération de l'intégration européenne, il a proposé de commencer avec l'Allemagne : "pourquoi ne pas se donner l’objectif, d’ici 2024, d’intégrer totalement nos marchés en appliquant les mêmes règles à nos entreprises, du droit des affaires au droit des faillites ?", a-t-il dit. Sur l'approfondissement de la zone euro, un des points les plus difficiles des discussions avec l'Allemagne, il a déclaré : "je n’ai pas de ligne rouge, je n'ai que des horizons".
Emmanuel Macron semblait ainsi répondre au président du FDP, qui a qualifié de "lignes rouges" le budget de la zone euro ou l'union bancaire complétée que prône le président français. Précédant les réticences exprimées ces dernières semaines en Allemagne, il a assuré que son idée n'était "pas de mutualiser nos dettes du passé" ou "de régler les problèmes de finances publiques d’un Etat ou de l’autre".
"Nous avons besoin de convergence et de stabilité, par des réformes nationales, mais aussi par une coordination de nos politiques économiques et d’un budget commun", a-t-il dit. "Nous avons besoin de davantage d’investissements. Il nous faut des moyens de stabilisation face aux chocs économiques." Le président a égrené ses propositions d'approfondissement des relations européennes, en commençant par la Défense, où l'incapacité européenne fragilise selon lui sa crédibilité.
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