Après le droit de vote pour les étrangers aux élections locales réactivé mardi par Jean-Marc Ayrault, Le Figaro et Le Parisien ont révélé ce mercredi la diffusion vendredi d’une circulaire de Christiane Taubira uniformisant le droit pour les enfants nés d’une mère porteuse à l’étranger. Un chiffon rouge pour une opposition chauffée à blanc en plein débat sur le «mariage pour tous» et qui réclame désormais la démission de Taubira et le report de l’examen du texte à l’Assemblée.
Officiellement, François Hollande n’a pas eu un mot en conseil des ministres sur les deux sujets polémiques soulevés par son chef de gouvernement et sa garde des Sceaux. A Matignon, on jure que c’est le président qui a demandé à Jean-Marc Ayrault de relancer la machine sur les sujets pouvant faire l’objet d’une réforme constitutionnelle, dont le droit de vote des étrangers.
«Je ne comprends pas le timing de ces annonces. Je ne comprends pas l’intérêt et la stratégie du gouvernement, d’autant moins que les Français attendent en priorité des réponses sur les sujets sociaux et économiques», insiste Laurent Baumel, député PS d’Indre-et-Loire. D’autres députés PS estiment que, tant qu’à ouvrir une séquence sociale, autant la faire fructifier. «Une longue séquence de quinze jours s’ouvre à l’Assemblée sur le mariage pour tous. Ce n’est pas nous qui l’avons décidée mais la droite. Il faut en profiter pour amener d’autres sujets de société avant de rouvrir une séquence sociale dans 15 jours», préconise Yann Galut.
«Il y a une telle impuissance de François Hollande sur les questions économiques et sociales qu’il a besoin d’engranger ailleurs. Les mesures sociétales ne coûtent pas cher et permettent de tenir des engagements du candidat Hollande», remarque Rémi Lefebvre, politologue spécialiste du PS.
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