François Hollande accorde une "remise gracieuse" de peine à Jacqueline Sauvage, dimanche 31 janvier. Agée de 68 ans, cette mère de famille avait écopé de dix ans de prison, le 3 décembre dernier, pour le meurtre de son mari violent en 2012, après 47 ans d'enfer conjugal, d'un coup de fusil dans le dos.
"Le Président de la République a voulu, face à une situation inhumaine exceptionnelle, rendre possible, dans les meilleurs délais, le retour de madame Sauvage auprès de sa famille, dans le respect de l'autorité judiciaire", a fait savoir l'Elysée dans un communiqué.
Vendredi, les trois filles de Jacqueline Sauvage avaient été reçues à l'Elysée, accompagnées de leurs avocates, pour demander au chef de l'Etat de gracier leur mère. "Il les avait écoutées longuement et avait décidé de se laisser le temps de la réflexion, en fait le week-end. Il a consulté le garde des Sceaux (Jean-Jacques Urvoas) et a échangé avec le Premier ministre. Il a à nouveau reçu ce dimanche à 18 heures les avocates de Jacqueline Sauvage pour leur annoncer sa décision", a déclaré l'entourage de François Hollande.
L'article 17 de la Constitution autorise le président de la République à exercer le droit de grâce (uniquement à titre individuel depuis 2008). Mais l'entourage de François Hollande avait rappelé récemment qu'il n'était, par principe, pas favorable à la grâce présidentielle. Il ne l'a d'ailleurs exercée qu'une seule fois, en permettant la libération conditionnelle, en janvier 2014, du plus ancien détenu de France, Philippe El Shennawy, sans éteindre sa peine.
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