L'image de Donald Trump le poing en l’air, la joue en sang, entouré de ses gardes du corps a fait le tour du monde. La tentative d’attentat à l’encontre de l’ancien président américain, de nouveau dans la course à la Maison-Blanche, a bouleversé l’Amérique et constitue, sans aucun doute, un tournant dans la course. Face à la gravité de l’évènement, Joe Biden a temporairement suspendu ses publicités de campagne. « C’est évidemment un évènement de campagne et même un évènement de l’histoire américaine », réagit Jean-Eric Branaa, maître de conférences à l’université d’Assas et chercheur au centre de relations internationales Thucydide.
Si l’on en croit les sondages commandés avant l’attentat, Donald Trump a une courte avance ou fait jeu égal avec Joe Biden. Ainsi, le sondage Ipsos diffusé jeudi dernier donnait 46 % d’intention de vote pour chacun des deux candidats. Certaines enquêtes tablaient, elles, sur 47 % en faveur de Donald Trump. « Donald Trump était déjà en position de force et, étant donné que 95 % des citoyens américains savaient déjà pour qui ils allaient voter, cette dynamique devait se poursuivre sauf évènement particulier comme celui-ci », analyse Jean-Eric Branaa.
L’attentat manqué peut-il avoir une influence sur le scrutin ? En 2018, au Brésil, Jair Bolsonaro est poignardé lors d’un meeting. Suite à cette tentative d’assassinat, le candidat décolle dans les sondages. Les contre-exemples existent toutefois. Ainsi, Theodore Roosevelt n’a pas été réélu en 1912 malgré une tentative d’assassinat à son encontre. Mais l’homme politique « n’avait pas été touché », rappelle Jean-Eric Branaa qui glisse : « Donald Trump, lui, a été blessé et en voyant la photographie, on pense tout de suite au fait qu’à un centimètre près, il aurait été tué, c’est terrifiant. »
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