Une perquisition rarissime au ministère de la justice, et maintenant, une convocation chez les magistrats. Soupçonné de conflit d'intérêt, le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti est attendu la semaine prochaine à la Cour de justice de la République (CJR), en vue d'une mise en examen. Une annonce qui n’est pas vraiment une surprise pour l’exécutif. Immédiatement après la perquisition de son bureau la semaine dernière, place Vendôme à Paris, le garde des Sceaux a en effet informé l’Elysée de sa convocation le 16 juillet. Et selon plusieurs sources, celui-ci a bien précisé à Emmanuel Macron qu’il s’agit d’une convocation "en vue d’être mis en examen".
La première réaction du chef de l’Etat a été en faveur de son garde des Sceaux. "On fera tout pour garder Eric Dupond-Moretti, il ne quittera pas le gouvernement", a-t-il affirmé. Une volonté de l’exécutif de montrer qu’à ce stade, Eric Dupond-Moretti n’est pas mis en examen. Et donc que tout le reste n’est que fiction. Mais cette hypothèse va dépendre du 16 juillet prochain. Car s'il est réellement mis en examen, il n'est pas certain que l’exécutif tienne longtemps. Emmanuel Macron lui-même a plusieurs fois rappelé son attachement à ce qu’on appelle "la jurisprudence Balladur": un ministre mis en examen doit quitter le gouvernement.
Mais le problème aujourd’hui est que le chef de l'Etat a prévu un remaniement ministériel technique dans les prochains jours. Et lui, qui déteste ces séquences, n’a aucune envie de vivre deux remaniements en seulement quinze jours. En tout cas, à ce stade, reste une certitude : Eric Dupond-Moretti reste présumé innocent. Il le sait mieux que quiconque. Il va donc tout faire dans les prochains jours pour le montrer.
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