Alors que son gouvernement a multiplié les mauvaises séquences ces dernières semaines, entre recours aux 49.3, gestion aléatoire de la pénurie d'essence et hausse sans précédent des prix, Emmanuel Macron a voulu reprendre la main sur France 2 ce mercredi soir. Sans faire de nouvelles annonces sur la réforme des retraites qui devrait arriver à l'Assemblée nationale en janvier prochain, Emmanuel Macron a tenu à en clarifier les contours. "À partir de l’été 2023, on devra décaler l’âge légal de départ de quatre mois par an. Donc à horizon 2025 on passera à 63 ans, horizon 2028 à 64 ans et à horizon 2031 à 65 ans", a confirmé le président, ouvrant cependant la porte à un report du nouvel âge légal à 64 ans.
Face à l'inflation, au plus haut depuis 1987, Emmanuel Macron a refusé d'indexer les salaires sur la hausse des prix, comme le demande la gauche. "Je crois à la France du travail et du mérite. (...). La solution n’est pas de réindexer les salaires sur l’augmentation", a avancé le locataire de l'Élysée. Il a encore appelé au "dialogue social" pour augmenter les paies des Français, jugeant que ce n'était "pas à l'État de décider". Face aux difficultés de plus en plus grandes à trouver un médecin traitant ou un spécialiste, le président veut les inciter à cumuler emploi et retraites. "Tous les médecins qui arrivent à la retraite: on va leur permettre de prendre leur retraite, mais de continuer de travailler ensuite, on va leur permettre de cumuler salaires et pensions à taux plein", a promis Emmanuel Macron.
Après avoir rappelé que les Français auront une hausse de 15% des prix de l'électricité et du gaz à partir de janvier 2023, grâce au plafonnement des tarifs par l'État, Emmanuel Macron a annoncé une mesure similaire pour les entreprises. "Sans notre intervention, on en serait à 100% de hausse comme beaucoup de nos voisins", a expliqué le chef de l'État.
Emmanuel Macron a décoché ses flèches contre la Nupes, après que la motion de censure de la gauche ait été votée avec les voix du RN ce lundi. "Ce qui me met en colère, c’est le cynisme et le désordre. Ils ont prouvé qu’ils étaient prêts à se mettre main dans la main avec le RN alors qu’il y a la guerre en Europe", a tancé le quadragénaire. Il a également qualifié l'union de la Nupes qui réunit communistes, insoumis, socialistes et écologistes de "coalition baroque". La droite à l'Assemblée nationale n'a voté aucune des deux motions de censure déposées par la gauche et le RN. De quoi offrir à Emmanuel Macron l'occasion de leur tendre la main. "Je pense donc qu’on peut travailler avec ces parlementaires là sur plusieurs réformes comme celle des retraites, sur les énergies renouvelables et le nucléaire", a avancé le président, confronté à l'absence de majorité absolue depuis les dernières législatives.
Après l'affaire Lola, dont la meurtrière présumée est une femme en situation irrégulière, sous le coup d'une obligation de quitter le territoire, le président est revenu sur les accusations de la droite et de l'extrême droite. Éric Zemmour a par exemple fait le lien entre cet homicide et l'immigration irrégulière. "Je ne ferai jamais un lien existentiel entre immigration et insécurité", a jugé le président de la République.
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