Parti dimanche de Pyongyang pour se rendre en Russie, le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un est attendu pour une rencontre -scrutée de près- avec le chef du Kremlin Vladimir Poutine. Une rare sortie du territoire nord-coréen de la part du Kim Jong Un qui atteste de l’importance de cette visite d’État. D’autant plus que la rencontre entre les deux chefs d’États isolés laisse planer la crainte d’un accord sur des ventes d’armes à la Russie pour soutenir l’invasion de l’Ukraine, que Pyongyang soutient déjà publiquement. Mais si Pyongyang, soumis à des sanctions internationales pour son programme d’armement nucléaire, a régulièrement démenti fournir des armes à la Russie, elle pourrait prochainement modifier cette position à en croire Washington et plusieurs experts.
L’idée d’un accord pour des livraisons d’armes et d’ailleurs renforcé par la composition de la délégation accompagnant le leader suprême nord-corréen en Russie, dans laquelle on retrouve les principaux responsables militaires, dont ceux chargés de la production d’armement et de la technologie spatiale. Si Washington assure que la Corée du Nord a déjà fourni des roquettes d’infanterie et des missiles à la Russie en 2022, notamment pour le groupe Wagner, plusieurs voix estiment que Moscou cherche désormais à se fournir en obus d’artillerie auprès de son allié.
C’est justement l’idée avancée par Joseph Dempsey, chercheur à l’Institut international d’études stratégiques. « La Corée du Nord détient vraisemblablement les plus gros stocks d’obus d’artillerie de l’époque soviétique », avance-t-il auprès de l’AFP. Chez nos confrères du Monde, le chercheur Antoine Bondaz tempère : « La Corée du Nord dispose d’un stock important de vieux missiles peu précis dérivés des Scuds soviétiques, qui ne serviraient à rien à la Russie, si ce n’est à procéder à des « frappes de terreur » ».
Le président Volodymyr Zelensky a récemment reconnu que la Russie -forte de sa supériorité aérienne- était en train de stopper la contre-offensive ukrainienne, se plaignant également du ralentissement de l’aide militaire occidentale et des sanctions visant Moscou. Ainsi, ces stocks nord-coréens inexploités pourraient ainsi « être utilisés pour reconstituer les stocks russes appauvris par la guerre en Ukraine » et fournir un nouvel avantage majeur au Kremlin.
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