C’est un vote qui restera dans les annales de la Cinquième République. La motion de censure déposée contre le gouvernement de Michel Barnier par les députés du Nouveau front populaire (NFP) a été adoptée ce mercredi 4 décembre vers 20 h 20, avec 331 voix pour. Conséquence immédiate de ce scrutin : le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, sur lequel Michel Barnier avait engagé la responsabilité de son gouvernement est rejeté. Le Premier ministre et son équipe ministérielle sont désormais considérés comme démissionnaires. Une situation totalement inédite en plein débat budgétaire.
« La dette restera là, elle ne disparaîtra pas par l’enchantement d’une motion de censure », a taclé Michel Barnier à la tribune, estimant que « dans quelque temps, cette réalité-là se rappellera à tout gouvernement, quel qu’il soit. » « Cette motion de censure que vous vous apprêtez à approuver, dans une conjonction des contraires, rendra tout plus grave et difficile. Voilà ce dont je suis sûr », a voulu alerter le locataire de Matignon avant le vote solennel des parlementaires.
C’est la première fois que l’activation de l’article 49, alinéa 3 de la Constitution aboutit à la chute d’un gouvernement. Seul précédent : la censure du gouvernement de Georges Pompidou, le 4 octobre 1962, mais celle-ci était intervenue après le dépôt d’une motion spontanée, telle que prévue par l’article 49, alinéa 2.
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