Alors que les derniers soldats français quittent le Niger, les premiers officiels russes sont déjà accueillis par la junte d’Abdourahamane Tiani. Lundi 4 décembre, le général arrivé au pouvoir par un coup d’Etat il y a quatre mois a reçu avec tous les honneurs le vice-ministre de la défense russe, le colonel général Iounous-bek Evkourov. La visite d’un membre du gouvernement russe est inédite depuis le putsch.
Comme l’ont fait avant eux les putschistes qui sont à la tête du Mali et du Burkina Faso, les nouveaux maîtres du Niger ont annoncé le « renforcement de la coopération dans le domaine de la défense » avec Moscou. Si un « protocole » a été signé, le contenu de ce dernier reste « secret-défense », précise un conseiller du gouvernement. Iounous-bek Evkourov a également rencontré le ministre de la défense nigérien, considéré comme le deuxième homme fort du pays, le général Salifou Mody.
Dans le même temps, le Niger a rompu avec un de ses plus importants partenaires occidentaux. Dans une note adressée lundi à la délégation de l’Union européenne à Niamey, il a dénoncé les deux accords encadrant l’appui européen aux forces de défense et de sécurité nigériennes. L’Eucap Sahel, la mission civile d’environ 130 hommes créée en 2012 pour épauler les forces de sécurité aux frontières du pays, et l’EUMPM, la mission militaire installée sur place depuis 2022 pour aider les soldats nigériens à lutter contre le terrorisme, sont priées de plier bagage.
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