Devant l'entrée de Sciences Po au 27 rue Saint-Guillaume, ce lundi 22 avril, nul besoin de barricades pour scinder l'établissement en deux. Face à face, militants de l'Union nationale interuniversitaire (UNI) et de La France insoumise (LFI) se renvoient des slogans qu'on peine à distinguer dans le brouhaha. « Siamo tutti antifascisti » répond au « Et tout le monde déteste l'extrême gauche », que viennent recouvrir des « Une seule solution, arrêter l'occupation »… On parvient même à distinguer la Marseillaise entre un slogan anti-Mélenchon et un chant propalestinien. Certains en viennent presque aux mains au terme de cette escalade verbale, s'invectivant mutuellement avant que les gardiens n'interviennent et ne séparent les étudiants.
Dans l'enceinte du bâtiment, le leader Insoumis n'échappe pas non plus aux critiques venant de son propre camp. Ici et là, des tracts déposés par l'association féministe Garces rappellent le soutien de Jean-Luc Mélenchon à Adrien Quatennens, le député LFI condamné pour violences conjugales sur sa compagne, et martèlent : « Les agresseurs et leurs complices n'ont pas leur place à Sciences Po. » C'est presque à se demander qui, dans cette école qui votait en 2022 à 55 % pour le chef de file de LFI, veut encore de Jean-Luc Mélenchon.
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