Le suicide de Lindsay, une élève de 4e harcelée par des camarades de classe, est un « échec collectif », a estimé le ministre de l’Éducation Pap Ndiaye, jeudi sur BFMTV. « À l'évidence, il s'agit d'un échec collectif, la mort de Lindsay, son suicide, c'est une tragédie pour ses proches, pour l’Éducation nationale et pour le pays, comme pour le suicide de n'importe quel jeune », a expliqué le membre du Gouvernement à la télévision. Plus tôt dans la journée, la famille de l'adolescente a annoncé avoir déposé plainte contre la direction du collège, l'académie de Lille et les policiers chargés de l'enquête pour « non-assistance à personne en péril ».
Lors d'une conférence de presse tenue dans la ville où la défunte était scolarisée, l'avocat de la famille, Me Pierre Debuisson, a précisé qu'une quatrième plainte visait le réseau social Facebook, jugé « complètement défaillant » en matière de modération des contenus et de lutte contre « les propos haineux ». « C'est une chaîne d'événement : la principale instigatrice des violences a d'abord été exclue temporairement le 14 novembre (...) puis exclue définitivement le 27 février dernier et on aboutit à la tragédie du 12 mai », a commenté Pap Ndiaye, dénonçant le « cyberharcèlement » dont a été victime Lindsay.
Les réseaux sociaux ont « leur part de responsabilité », selon le ministre de l’Éducation nationale, qui appelle à les « mettre sous pression de manière plus accentuée ». « Avec d'autres ministères, nous allons nous concerter et agir de manière extrêmement ferme à l'égard des réseaux sociaux, car au-delà de ce qu'ils peuvent dire, nous savons que leur réaction est trop lente et certainement pas à la hauteur de ce que nous attendons de leur part », a-t-il affirmé. Pap Ndiaye a précisé suivre « personnellement » le dossier sur Lindsay et a réitéré sa volonté de renforcer « la cellule de lutte contre le harcèlement ».
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