À quelques heures de la déclaration de politique générale de François Bayrou à l’Assemblée nationale, le nouveau Premier ministre poursuit ses tractations. Au cours des négociations, la réforme des retraites, entrée en vigueur le 1er septembre 2023, s’est fait une place de choix. À gauche, le Nouveau front populaire (NFP) et les syndicats réclament toujours l’abrogation de cette réforme controversée qui décale progressivement l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans, à raison de trois mois supplémentaires par an.
Alors que Michel Barnier avait exclu toute modification du texte de loi, François Bayrou s’est montré plus ouvert. Le chef du gouvernement a d’abord annoncé une concertation de «neuf mois» avant de la réduire à «six mois» pour «reprendre» la réforme sans pour autant la supprimer. En effet, l’abrogation coûterait 2,4 milliards d’euros en 2025 et quasiment 16 milliards d’euros en 2032 selon un document de l’Assurance retraite, publié par Les Echos.
Mais le jeu d’équilibriste actuel permet aux socialistes de demander la suspension de la réforme, du moins le recul de l’âge légal de départ à la retraite, pendant la durée de la concertation. Le tout en échange d’un accord de non-censure du gouvernement Bayrou. Mardi 14 janvier, lors de sa déclaration de politique générale, le Premier ministre devrait ainsi lever le voile sur ses ambitions concernant la réforme des retraites. En attendant, l’hypothèse d’un retour au système de la retraite à points revient dans le débat public.
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