Ce 23 mai, Damien Abad, ancien patron du groupe LR à l’Assemblée, tout juste nommé ministre des Solidarités dans le gouvernement Borne vendredi 20 mai répond aux accusations de viol dont il fait l’objet, révélées par un article de Mediapart, samedi 21 mai. Dans un tir croisé de deux interviews, l’une au Figaro, l’autre au Progrès, assortie d’une très courte déclaration à la presse depuis la ville de Saint-Jean-Le-Vieux, dans l’Ain, où il est candidat à sa réélection aux législatives, Damien Abad conteste les faits qui lui sont reprochés et s’en remet au scrutin des législatives des 12 et 19 juin.
Au Figaro, il explique que “ces scrutins seront les juges de paix et démontreront ma capacité à conserver la confiance des Français”. Au Progrès, le ministre se dit “révolté par ces accusations mensongères et calomnieuses” et “blessé” de voir son nom “sali dans les médias”. Il met également en avant le soutien du président Emmanuel Macron et d’Élisabeth Borne en sa faveur: “Je conserve la confiance du président de la République et de la Première ministre”.
Pas loin de qualifier ces accusations de “machination politique”, il lie ce qu’il qualifie d’“attaques” à l’évolution de sa carrière politique, dans Le Figaro: “Cette plainte ressurgit à chaque moment politique clef de ma vie. C’était le cas au moment de la présidentielle quand je soutenais François Fillon du groupe, certains l’ont agitée ensuite au moment de la présidence du groupe et, comme par hasard, elle revient lors de la passation de pouvoir au ministère”. Il parle de “déstabilisation politique” au Progrès qui lui pose la question. Enfin, comme il l’a déjà fait dimanche 22 mai dans un communiqué de presse, le ministre est revenu, lors de sa courte déclaration à la presse, sur des détails intimes de sa vie. “Toutes les relations sexuelles que j’ai pu avoir dans ma vie ont été consenties”, assure celui qui “conteste fermement” les faits qui lui sont reprochés. “Je n’ai jamais mis mon handicap en avant, mais il sont matériellement impossibles”, assure l’ancien LR atteint d’arthrogrypose, une maladie des articulations.
“Je n’ai jamais violé une seule femme de ma vie”, ajoute Damien Abad qui dit vouloir se consacrer à sa “mission de ministre”, “sur le terrain” et “pleinement engagé”. Il exclut toute démission du gouvernement en ces termes: “Un homme innocent doit-il démissionner? Je ne crois pas”. Deux femmes témoignent auprès de Mediapart, et racontent des faits qui se seraient déroulés en 2010 et 2011. Selon les témoignages recueillis par le site d’investigation, une première femme, aujourd’hui âgée de 41 ans a envoyé une lettre à l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique (OVSS) le 13 mai dernier pour dénoncer le viol qu’elle dit avoir subi et signaler le cas d’une autre femme dont la plainte a été classée sans suite en 2017.
|