Le ministre de l’intérieur n’exclut pas de quitter le gouvernement « sur ce sujet majeur pour la sécurité des Français », alors que la situation entre Paris et Alger s’envenime. Son adversaire pour la présidence du parti Les Républicains, Laurent Wauquiez, tente d’exploiter la situation à son profit.
Comme ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau s’active depuis sa prise de fonctions à faire mentir l’adage de Jean-Pierre Chevènement, spécialiste des portes de ministère qui claquent, qui disait en 1983, au moment de quitter son poste à la recherche et à l’industrie : « Un ministre, ça ferme sa gueule. Si ça veut l’ouvrir, ça démissionne. »
L’ancien sénateur (Les Républicains, LR) de Vendée a d’abord usé de sa liberté de parole revendiquée comme « totale » pour mettre au cœur des débats la question du manque de coopération d’Alger en matière de réadmission de ses ressortissants en situation irrégulière sur le territoire français. Avant d’agiter, samedi 15 mars, la menace de son départ du gouvernement. « Je ne suis pas là pour une place mais pour remplir une mission, celle de protéger les Français, certifiait-il dans un entretien au journal Le Parisien. Mais si on me demandait de céder sur ce sujet majeur pour la sécurité [de nos compatriotes], évidemment que je le refuserais. »
Sans prononcer le mot, Bruno Retailleau semblait mettre sa démission dans la balance. La veille, le ministre prévenait que l’envoi d’une liste d’Algériens expulsables constituait « un moment de vérité » si la France venait à céder sur ce dossier. Lundi soir, Alger signifiait une fin de non-recevoir à cette liste d’une soixantaine de ses ressortissants « sortant de prison ou avec des profils dangereux » et frappés d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF).
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