La colère des agriculteurs connaît une petite accalmie ce dimanche, avant de repartir de plus belle dès lundi. La FNSEA et les Jeunes Agriculteurs ont annoncé "un siège de la capitale" lundi, tandis que la Coordination rurale du Lot-et-Garonne va bloquer le marché de Rungis. En réponse, le gouvernement a promis dimanche un "dispositif défensif important", et le Premier ministre Gabriel Attal a juré "d'avancer vite" pour répondre à la grogne du monde agricole.
Gérald Darmanin a annoncé dimanche soir que 15.000 membres des forces de l'ordre seraient mobilisées lundi pour empêcher que les tracteurs entrent dans "Paris et les grandes villes" et les blocages du marché de Rungis et des aéroports franciliens. S'exprimant à l'issue d'une réunion interministérielle de crise à laquelle a participé le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, le,ministre de l'Intérieur a fait part en outre d'une "modération" demandée aux forces de l'ordre qui ne devront pas "intervenir sur les points de blocages" mais les "sécuriser".
Alors que le Premier ministre Gabriel Attal, de retour sur le terrain, a juré "d'avancer vite" pour répondre à la colère des agriculteurs, le président du premier syndicat agricole français a exhorté le gouvernement à "aller beaucoup plus loin". "On n'a pas bien vécu ce qui s'est passé la semaine dernière : la com', les caméras, le ballot de paille et tout ça, ce n'est pas notre truc. Ce qu'il nous faut nous, c'est des décisions dont on sent qu'elles changent le logiciel", a lancé Arnaud Rousseau face à des paysans bloquant l'autoroute A16 à la hauteur de Beauvais dans l'Oise.
Malgré une accalmie, de nombreuses liaisons routières sont restées coupées dimanche, de la Normandie au Gard en passant par les Pyrénées-Atlantiques et la Meuse. La situation menace de se tendre encore avec un projet de blocage d'accès à Paris lundi à partir de 14 heures. "Tout va s'organiser dans la sécurité autour de plusieurs points de blocage sur des axes stratégiques autoroutiers importants, il va y avoir sept points de blocage tout autour de Paris", qui seront tenus "par des tracteurs, des agriculteurs", a affirmé Clément Torpier, président des Jeunes Agriculteurs Ile-de-France, sur BFMTV.
Selon lui, "il va y avoir une organisation militaire, il est hors de question qu'un nouvel accident arrive" après celui qui a coûté la vie à une agricultrice et sa fille en Ariège.
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