François Hollande a reconnu dimanche "les responsabilités" de la France dans "l'abandon" des harkis au cours d'une journée d'hommage qui a pris des allures de pré-campagne électorale, à sept mois de l'élection présidentielle. Il a délivré son message dans la cour de l'Hôtel national des Invalides à l'occasion de la Journée nationale d'hommage aux harkis, instituée, a-t-il rappelé, par l'ancien président Jacques Chirac.
"Je reconnais les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des harkis, les massacres de ceux restés en Algérie et les conditions d'accueil inhumaines des familles transférées dans les camps en France", a dit le chef de l'État, applaudi par les représentants des harkis présents. Le chef de l'État avait en effet commémoré le cessez-le-feu du 19 mars 1962 en Algérie (le lendemain des accords d'Evian), une date qu'ils considèrent comme symbolique de leur abandon. Après ces accords, 55.000 à 75.000 harkis ont été abandonnés en Algérie et victimes de sanglantes représailles de la part des nationalistes. Quelque 60.000 ont été admis en France.
François Hollande a serré la main de nombre de candidats à la présidentielle, présents aux côtés des anciens combattants : Nicolas Sarkozy, Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-François Copé ou Marine Le Pen (FN). Alors que Nicolas Sarkozy est régulièrement accusé dans son camp de diviser, tandis que la droite et le FN vitupèrent régulièrement contre toute "repentance", François Hollande a saisi l'occasion pour mettre en garde ses probables futurs adversaires: "La grandeur est toujours du côté de ceux qui réparent, plutôt que (de) ceux qui séparent."
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