Les victimes de l'établissement catholique Notre-Dame de Bétharram ont pu s'entretenir pendant 3 heures avec François Bayrou samedi. Le Premier ministre, qui doit affronter une nouvelle motion de censure, est sous pression dans cette affaire. Ce dossier porte sur des violences physiques, des agressions sexuelles et des viols qui auraient été commis entre les années 1970 et 1990 au sein de cet établissement.
François Bayrou sous pression. Mis en cause par une partie de la gauche dans l'affaire des violences et abus sexuels au collège-lycée de Bétharram (Pyrénées-Atlantiques), le Premier ministre s'est contredit à plusieurs reprises cette semaine. Alors qu'il avait affirmé mercredi à l'Assemblée nationale n'avoir "jamais eu la moindre information" sur ce dossier, le chef du gouvernement a revendiqué samedi le déclenchement d'une inspection de l'établissement après un signalement.
"Quand j'ai appris, en 1996, alors que j'étais ministre de l'Éducation nationale, la première plainte pour une claque, j'ai fait organiser une inspection générale de l'établissement", a-t-il déclaré à l'issue d'une rencontre avec des victimes à Pau, disant ignorer toute violence sexuelle.
Dès 1998, une enquête pour viol a été ouverte contre le père Carricart, l'ancien directeur de l'établissement Notre-Dame de Bétharram. À cette époque, François Bayrou est président du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques. Le gendarme alors chargé de l'enquête, Alain Hontang, interrogé par "Sept à Huit", se souvient d'avoir entendu parler de François Bayrou, juste avant de présenter le père Carricart au juge d'instruction en charge du dossier, Christian Mirande, pour la mise en examen du religieux.
"Le juge Mirande me dit qu'il y a un problème, que la présentation va être retardée, que le procureur général demande à voir le dossier et que Monsieur Bayrou est intervenu auprès du procureur général qui demande à voir le dossier, déclare Alain Hontang dans la vidéo en tête de cet article. Alors est-ce que c'était un questionnement, est-ce que c'était un appui, est-ce que c'était un apport d'aide ? On peut l'analyser de différentes façons", poursuit Alain Hontang.
Cette version est contestée par Christian Mirande, le juge d'instruction de l'époque désormais retraité, joint ce dimanche 16 février par TF1, en fin de journée. "Je dois dire, avec le temps et le recul, que je n'ai vraiment pas le souvenir qu'on m'ait dit que Monsieur Bayrou était intervenu. Vraiment, je ne me souviens pas", déclare Christian Mirande. Réelle ou non, cette entrevue n'a pas empêché la mise en examen pour viol du père Carricart quelques heures plus tard, en 1998. François Bayrou doit affronter une nouvelle motion de censure cette semaine. Il devra aussi répondre à de nouvelles questions sur l'affaire Bétharram.
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