Le Premier ministre François Bayrou a de nouveau nié toute connaissance de violences au sein de l'établissement scolaire et assuré que le gouvernement socialiste de l'époque en revanche était au courant des violences. Le Premier ministre François Bayrou est une nouvelle fois revenu sur l'affaire Bétharram qui embarrasse le gouvernement. Il accuse d'avoir été informé de violences au sein de cet établissement scolaire privé catholique Notre-Dame-de-Bétharram situé dans les Pyrénées-Atlantiques.
Le Premier ministre a déclaré mardi devant l'Assemblée nationale n'être "jamais" intervenu, "ni de près ni de loin", auprès des enquêteurs ou de la justice dans cette affaire. Et il contre-attaque, assurant que d'autres personnes étaient en revanche au courant des violences."J'affirme devant vous, et vous le vérifierez, que le procureur général a tenu informé la chancellerie à 4 reprises durant l'année 1998"
"Je pose la question à mon tour: qu'est-ce qui a été fait après les signalements au procureur général?" Il vise ainsi le gouvernement socialiste de 1997 à 2002 et particulièrement les ministres -qu'il cite nommément- de la Justice, de l'Éducation nationale, et chargés de l'Enseignement scolaire de l'époque: Elisabeth Guigou,Claude Allègre et Ségolène Royal. "Je ne peux pas imaginer que le ministre de la Justice n'ait pas tenu compte d'un signalement aussi grave par le procureur général", lance-t-il, estimant que les ministres de l'Education non plus ne puissent pas être avertis. "Je ne crois pas qu'on puisse imputer à ces personnalités des manquements aussi graves. Je pose la question à mon tour: qu'est-ce qui a été fait après les signalements du procureur général?..."
Pour rappel, le chef du gouvernement, ministre de l'Éducation jusqu'en 1997, est accusé, notamment par le député de La France insoumise Paul Vannier, d'avoir menti devant l'Assemblée nationale en assurant qu'il "n'était pas au courant" des accusations de violences sexuelles au sein de l'établissement, où étaient scolarisés plusieurs de ses enfants. "Mais si je ne savais pas, d'autres savaient" Dans un témoignage diffusé dimanche dans le magazine "Sept à Huit", sur TF1, le gendarme chargé de l'enquête sur le père Carricart, ex-directeur de l'institution accusé de viol en 1998, a évoqué une "intervention" de François Bayrou auprès de la justice à l'époque alors qu'il était député et président du conseil général. Il réitère ces propos mardi dans le journal La République des Pyrénées.
Le juge qui enquête sur le viol en 1998 a aussi relaté dans plusieurs médias que François Bayrou avait "fait la démarche de venir" le voir lorsque le prêtre était en détention. Ce juge d'instruction, Christian Mirande, "c'est mon voisin depuis 50 ans", a répondu mardi le maire de Pau lors d'une question de la députée socialiste des Pyrénées-Atlantiques Colette Capdevielle. "Est-ce que nous avons pu parler avec le juge Christian Mirande de cette affaire? Sans doute oui", mais un magistrat "n'a pas le droit de communiquer le moindre élément du dossier dont il a la charge à quelque personne extérieure au dossier que ce soit", a-t-il insisté.
"On a pu parler de l'ambiance, on a pu parler de l'établissement, jamais du dossier", a ajouté François Bayrou. Quant au procureur général, "je ne le connais pas, et "il n'a eu aucune communication" avec "qui que ce soit sur ce dossier", a-t-il aussi assuré. "Mais si je ne savais pas, d'autres savaient. Parce que j'affirme devant vous et vous le vérifierez, que le procureur général lui a tenu informée la Chancellerie sur ces affaires à quatre reprises dans l'année 1998. Il l'a fait téléphoniquement le jour de l'incarcération et il l'a fait ensuite à trois reprises par écrit, en signalant la gravité des faits", a dit le Premier ministre.
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