La polémique sur l’abaya est loin d’être enterrée entre le Gouvernement et la France insoumise, notamment. Il y a quelques jours, le coordinateur insoumis, Manuel Bompard, avait annoncé qu'il proposerait à son groupe parlementaire d'engager une action auprès du Conseil d'État pour contrer l'interdiction de l'abaya à l'école. Il n’avait pas fourni de détail spécifique sur cette démarche. Samedi, l’association Action droits des musulmans a, de son côté, demandé la suspension de cette mesure devant le Conseil d’État. L’occasion pour le coordinateur de LFI de revenir sur le sujet ce dimanche.
Invité du Grand Jury RTL-Le Figaro, Manuel Bompard a demandé à Élisabeth Borne d’arrêter « de mettre de l’huile sur le feu ». Une réponse non voilée aux propos de la Première ministre qui déplorait, la veille, des « manipulations » et des « tentatives de provocation » de la part des insoumis. Elle rappelait aussi l’intention du Gouvernement d’être « intraitable » sur le sujet. Devant de tels propos, Manuel Bompard s’est une nouvelle fois emporté, fustigeant la volonté de l’exécutif de « jeter en pâture une partie de la population qui devient la chair à canon médiatique qui masque les vrais problèmes ».
Selon le député des Bouches-du-Rhône, les jeunes femmes de confession musulmane « vont être confrontées, en arrivant à l'école, [au fait de] savoir si elles ont ou n'ont pas la bonne tenue, et c'est irresponsable pour cette rentrée d'attirer l'attention sur ce sujet ». Manuel Bompard a souligné la difficulté de faire la « distinction » entre telle ou telle tenue. « Vous allez le faire en fonction de la religion présupposée de la personne que vous avez en face de vous. Donc ça va se traduire avec une forme de stigmatisation qui est inacceptable », a-t-il lancé.
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