L’avenir politique de Marine Le Pen se joue dans les prochains jours. Le 31 mars, l’ancienne présidente du Rassemblement national connaîtra la décision du tribunal de Paris concernant son procès dans l’affaire des assistants d’eurodéputés de son parti.
« Si je suis interdite de me présenter avec exécution provisoire, c’est-à-dire avec l’impossibilité en réalité que mon appel puisse avoir une influence sur la décision qui a été prise, ce serait incontestablement une décision profondément antidémocratique, puisqu’elle priverait le peuple français de potentiellement choisir sa future présidente de la République », a déclaré ce jeudi la cheffe des députés RN sur Europe1/Cnews.
Dans cette affaire, le parquet avait requis une peine de cinq ans de prison dont deux ferme, et cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire. La demande de peine d’inéligibilité était attendue, car elle est obligatoire en cas de condamnation pour détournement de fonds publics, mais celle d’exécution immédiate l’était beaucoup moins. A une quinzaine de jours de cette décision, Marine Le Pen s’est dite « extrêmement sereine » sur la décision du tribunal « parce que je suis une combattante et que j’ai appris depuis toute petite que le combat judiciaire mené contre vous fait partie intégrante du combat politique ».
Hasard du calendrier, le Conseil constitutionnel doit se pencher le 18 mars sur la question des peines d’inéligibilité avec exécution immédiate. Il a été saisi par un conseiller municipal mahorais qui a été privé de son mandat après avoir été condamné à une peine d’inéligibilité avec exécution provisoire.
A ce sujet, Marine Le Pen a assuré n’avoir passé « aucun accord » avec le nouveau président du Conseil constitutionnel Richard Ferrand qui doit sa nomination à l’abstention des députés RN lors de son vote de confirmation. « Je n’ai passé aucun accord. D’ailleurs, je ne passe jamais aucun accord, et particulièrement quand cet accord aurait vocation à me concerner », a-t-elle martelé, dénonçant un « complotisme de gauche » la visant sur ce point. Si les députés RN se sont abstenus, c’est parce que Richard Ferrand a déclaré que « le Conseil constitutionnel doit être ni un législateur, ni un constituant », a-t-elle expliqué.
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