Cinq personnes, dont un mineur de 17 ans, étaient en garde à vue, vendredi soir, dans l’enquête sur la mort de Shamseddine, l’adolescent de 15 ans passé à tabac, jeudi, alors qu’il sortait de son collège à Viry-Châtillon (Essonne). Ce drame suscite une vive émotion en France et interroge, après l’agression ultra-violente dont a été victime, elle aussi, la jeune Samara, devant le collège Arthur-Rimbaud, à Montpellier (Hérault), deux jours plus tôt.
Shamseddine rentrait chez lui, jeudi, vers 16 h 30, après sa journée de cours au collège Les Sablons de Viry-Châtillon, quand il a été pris à partie entre deux cages d’escalier par un groupe de jeunes qui portaient des cagoules, selon un témoin cité par Le Parisien. L’adolescent a reçu une avalanche de coups de pied et de poing. Un passant a alerté les secours et l’adolescent a été transporté en urgence absolue, dans un état critique, à l’hôpital Necker à Paris, mais il a fini par succomber à ses blessures.
Une autopsie est prévue et l’enquête continue pour "assassinat" et" violences en réunion aux abords d’un établissement scolaire", indique le procureur de la République Grégoire Dulin. "Les investigations se poursuivent pour déterminer les circonstances de ces faits criminels", ajoute son communiqué. Qu’est-ce qui a provoqué, ce jour-là, ce déchaînement de violences ? Une source policière, citée par l’AFP et Ouest France, évoque un éventuel règlement de compte entre bandes. "Je ne sais pas s’il était attendu ou visé, mais il n’y avait pas de tensions particulières à la sortie du collège à ce moment-là", souligne le maire centriste de Viry-Châtillon, Jean-Marie Vilain, sous le choc, comme les élèves du collège Les Sablons, qui décrivent Shamseddine comme "un gars sans problème" et "souriant".
Les agresseurs "ont essayé de le massacrer", s’insurge Jean-Marie Vilain, qui parle de "voyous de la pire espèce". "Cette ultra-violence devient banale", déplore-t-il. C’est "un nouveau drame absolument affreux", abonde la ministre de l’Éducation Nicole Belloubet. "Nous faisons bloc face à une telle violence", écrit-elle sur le réseau social X. La porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot, dénonce, de son côté, "un crime barbare". L’école "doit rester un sanctuaire" face à "une forme de violence désinhibée chez nos adolescents", a martelé, vendredi midi, Emmanuel Macron, lors d’une visite d’un établissement scolaire à Paris.
Mais "je ne sais pas si l’école est liée à ça" et "je ne veux pas qu’on fasse des raccourcis peut-être excessifs", a ajouté le chef de l’État, soulignant que les faits se sont déroulés "à plusieurs centaines de mètres" de son établissement. "Après Samara, tabassée par une vingtaine de jeunes devant son collège, ce drame doit nous faire prendre conscience de l’explosion de la violence", pointe Éric Ciotti, président du parti Les Républicains. Vendredi, on apprenait aussi qu’une adolescente de 14 ans a été agressée dans le quartier du Beffroi à Tours (Indre-et-Loire), mercredi, par un groupe de cinq jeunes filles de 11 à 15 ans ayant filmé la scène. La victime a été sérieusement blessée au visage.
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