Au lendemain de sa prise de parole au journal de 20 heures, Emmanuel Macron a dévoilé ce lundi ses ambitions pour la planification écologique. Afin de faire face au « dérèglement » climatique et à « ses conséquences, celle d’un effondrement de notre biodiversité et celle de la fin de l’abondance », le président de la République s’est fait l’avocat d’« une politique de sobriété mesurée ».
Pour mettre en œuvre cette politique, le chef de l’État a réaffirmé l’objectif du gouvernement de « réduction de 55 % des émissions de CO2 en 2030 ». Cet objectif « est atteignable », a défendu le locataire de l’Élysée.
Afin de réaliser cette « décarbonation », Emmanuel Macron voudrait « réduire notre dépendance à ce qu’on appelle les énergies fossiles, essentiellement le charbon, le pétrole, le gaz ». Une ambition écologique, mais également de souveraineté, puisque « nous ne produisons pas » ces énergies, rappelle le fondateur d’En marche. L’objectif : passer « de 60 % d’énergies fossiles à 40 % à l’horizon 2030 ». L’un des jalons « absolument fondamental dans cette décarbonation, c’est la sortie du charbon », insiste l’ancien ministre de l’Économie. Celle-ci doit être effective au 1er janvier 2027, alors que la France compte encore deux centrales à charbon.
Autre élément pouvant contribuer à réduire les émissions de CO2 : le développement de moyens de transport alternatifs à la voiture. Le gouvernement entend ainsi construire « treize RER métropolitains » supplémentaires. Le successeur de François Hollande a également annoncé la production d’« au moins 1 million de voitures électriques produites d’ici à 2027 sur le sol de France ». En outre, « 1 million de pompes à chaleur » seront fabriquées avant la fin du quinquennat.
Pour faciliter l’achat de véhicules électriques, l’exécutif dévoilera en novembre « un dispositif de leasing », un crédit-bail permettant de louer une voiture électrique pour 100 euros par mois, avant un éventuel achat. Dans un contexte d’inflation et d’augmentation des prix de l’énergie, Emmanuel Macron a également annoncé que le gouvernement travaillait à un projet de loi destiné à encadrer les prix de l’électricité. « Il n’y a pas d’écologie qui soit compétitive, si on a un prix d’électricité dont on ne reprend pas le contrôle », a-t-il affirmé.
Enfin, le président souhaite « baisser de 30 % » l’utilisation de pesticides dans l’agriculture, alors que la Commission européenne a proposé le 20 septembre de renouveler l’autorisation du glyphosate, un herbicide cancérigène, pour dix ans. « Nous ne laisserons jamais d’agriculteurs sans solutions », a assuré Emmanuel Macron.
Emmanuel Macron veut planter « 1 milliard d’arbres d’ici 2030 » pour faire face aux conséquences du réchauffement climatique en France. Soit 10 % de nos forêts. L’annonce a tout du spot publicitaire mais, au-delà de l’effet de communication, cette solution magique prônée par le gouvernement pose une multitude de questions. Elle détourne le débat autour des politiques forestières — alors que les effectifs de l’Office national des forêts (ONF) sont, en ce moment même, taillés à la hache — et traduit une méconnaissance du fonctionnement des écosystèmes.
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