Des centaines de partisans de l'ex-président brésilien d'extrême droite Jair Bolsonaro ont envahi dimanche les principaux lieux de pouvoir à Brasilia, le Congrès, la Cour suprême et le Palais présidentiel de Planalto, faisant beaucoup de dégâts, selon des images circulant sur les réseaux sociaux. Les bolsonaristes radicaux arrivés en masse ont pris de court les forces de sécurité, qui ont tenté de les repousser à l'aide de gaz lacrymogène, une semaine après l'investiture du président de gauche Lula, dont ils n'ont jamais reconnu la victoire contre Jair Bolsonaro à la présidentielle d'octobre, a constaté un photographe de l'AFP et un correspondant de BFMTV.
Des images impressionnantes, rappelant l'invasion du Capitole aux Etats-Unis, montrent sur les réseaux sociaux une véritable marée humaine de manifestants vêtus de jaune et vert prendre d'assaut les lieux de pouvoir à Brasilia. La zone près de la Place des trois pouvoirs, où se côtoient le Palais présidentiel de Planalto, la Cour suprême et le Congrès, avait été pourtant bouclée par les autorités, mais les bolsonaristes sont parvenus à rompre les cordons de sécurité. "C'est une tentative de coup d'Etat, de destabilisation" a commenté l'historienne spécialiste du Brésil Silvia Capanema, sur BFMTV. "Ca nous rappelle l'invasion du Capitole (américain)".
Les premières images laissent présager des dégâts considérables dans ces bâtiments qui sont des trésors de l’architecture moderne et regorgent d’œuvres d’art. Sur les vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux, on y aperçoit du mobilier détérioré, des vitres brisées, des bureaux saccagés… Selon la chaîne CNN, des manifestants ont, par exemple, mis le feu au tapis d’un salon du Congrès, qui a dû être inondé pour éteindre l’incendie. Le député André Janones a accusé sur Twitter les manifestants, qu’il qualifie de « terroristes », d’avoir volé « des ordinateurs, des tables, des chaises et même des portes ». Un syndicat de presse local a, par ailleurs, fait état de l’agression de cinq journalistes. Parmi eux, un photographe de l’AFP a été frappé et s’est fait voler tout son matériel.
Jair Bolsonaro, qui n'a jamais félicité Lula pour son élection et a boudé son investiture, a quitté le Brésil deux jours avant la fin de son mandat et se trouve en Floride, aux Etats-Unis.
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