Il est la cible numéro 1 du gouvernement israélien et Donald Trump le menace directement. Ali Khamenei est le plus haut dirigeant de l’Iran et concentre tous les pouvoirs. Depuis le 13 juin, l’escalade se poursuit entre Israël et l’Iran. L’État hébreu a attaqué son ennemi juré qu’il accuse de se doter de la bombe atomique. Dans la poursuite de son objectif, Benjamin Netanyahu menace de tuer le Guide Suprême.
Le Premier ministre israélien avait affirmé que tuer l’ayatollah Khamenei mettrait « fin au conflit », et appelé les Iraniens à se soulever contre le pouvoir. Donald Trump s’est opposé au plan israélien dans un premier temps, avant de hausser le ton ce 17 juin. « Nous savons exactement où se cache le soi-disant « guide suprême ». Il est une cible facile mais là il est en sécurité - Nous n’allons pas l’éliminer (le tuer !), du moins pour le moment », a écrit le président des États-Unis sur son réseau social. Le président républicain a également appelé l’Iran à « capituler sans condition » alors que les spéculations sur une possible participation directe des États-Unis au conflit vont bon train.
L’ayatollah a répliqué en se montrant inflexible. « La nation iranienne s’oppose fermement à une guerre imposée, tout comme elle s’opposera fermement à une paix imposée. Cette nation ne se rendra jamais (sous la pression) de qui que ce soit », a-t-il déclaré ce 18 juin dans un discours à la télévision d’État. « Les Américains doivent savoir que toute intervention militaire de leur part entraînera assurément des dégâts irréparables », a-t-il ajouté, en fustigeant l’appel de Donald Trump à la reddition. Une déclaration affichant une attitude de défi. Pourtant Ali Khamenei est de plus en plus acculé. Outre les menaces sur sa personne, le despote a été fragilisé par les frappes israéliennes. En plus de la destruction de sites militaires et nucléaires, plusieurs hauts dirigeants des Gardiens de la révolution et de l’armée ont été tués.
Le guide suprême ne joue pas seulement sa survie mais celle de son régime. Après 35 ans de règne, Ali Khamenei est aujourd’hui âgé de 86 ans. La question de sa succession n’est donc pas nouvelle.
L’ayatollah a toujours tenu son pays à l’écart des conflits armés et a surmonté plusieurs mouvements de protestation grâce à une répression intransigeante. Mais plusieurs factions se disputent sa succession et l’opposition iranienne reste minée par ses divisions. Il n’empêche que les spécialistes de la région s’accordent pour dire que ce conflit sera décisif. « Les dirigeants se sont lancés dans une guerre avec quelqu’un qu’ils ne peuvent pas battre et ils ne peuvent s’attaquer qu’à leur propre population », estime auprès de Libération Abbas Milani, directeur des études iraniennes à l’université de Stanford. « Mon sentiment global est tout de même que peu importe ce qu’ils font,(...) on s’oriente vers un changement structurel majeur dans le pays. »
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