L'Elysée a annoncé lundi la nomination des deux anciens Premiers ministres Alain Juppé et Michel Rocard à la tête de la commission chargée de définir les priorités financées par le futur emprunt national. Ils co-présideront une commission chargée de réfléchir aux priorités justifiant un effort exceptionnel d'investissement, afin de préparer l'avenir de la France".
Après de "larges consultations", cette commission formulera "avant le 1er novembre 2009 des propositions sur le choix des priorités que le gouvernement arrêtera ensuite". Nicolas Sarkozy a exprimé sa "reconnaissance" aux deux anciens chefs de gouvernement lors de la conférence de presse du sommet franco-britannique à Evian. Mais il s'est davantage étendu sur la nomination de Michel Rocard, qui "montre combien la stratégie politique du gouvernement français de l'ouverture ne s'arrêtera pas".
En cette période de crise, "cela doit rassurer les Français de se dire qu'il y a des hommes capables de se hisser au-dessus de leurs intérêts partisans", a commenté le chef de l'Etat. De retour à Paris, Nicolas Sarkozy a reçu les deux anciens Premiers ministres pour leur préciser leur mission.
Michel Rocard a nié être la dernière "prise de guerre" du chef de l'Etat. "Qu'est-ce que c'est que cette bêtise? Je suis là parce que je suis de gauche et social-démocrate", a-t-il expliqué. "D'ailleurs le malheureux Alain va s'en apercevoir. Nous allons rencontrer quelques problèmes de confrontations sur des façons de penser"."Nous incarnons chacun une tradition politique", a reconnu Alain Juppé, agacé d'être traité de "conservateur" par son alter ego. Mais "ce qui me séduit plus encore, c'est le fond, comment faire en sorte que cet emprunt ne soit pas un emprunt comme les autres".
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