Beaucoup d'amertume chez les poids-lourds du dernier gouvernement qui ont fait les frais du "NON" au référendum sur le Constitution européenne.
Remplacé par Philippe Douste-Blazy au Quai d'Orsay, Michel Barnier a fait part de ses "regrets" de voir le ministère des Affaires étrangères "décapité" après la victoire du "non". Entouré de Claudie Haigneré, ministre déléguée sortante aux Affaires européennes, Xavier Darcos, ministre de la Coopération, et Renaud Muselier, secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères tous les trois sur le départ, Michel Barnier s'est exprimé ainsi: "Ainsi, le rejet de la Constitution européenne et le changement de gouvernement qui l'a suivi auront-ils eu pour conséquence de décapiter l'équipe ministérielle du Quai d'Orsay. Les dures règles de la politique n'interdisent pas d'exprimer des regrets. Celui en particulier de vous quitter beaucoup plus tôt qu'on ne nous l'avait dit".
François Fillon, l'ex-ministre de l'éducation nationale a, quant à lui, tenu des propos très durs sur le chef de l'Etat dans une interview au Monde vendredi : "Quand on fera le bilan de Chirac, on ne se souviendra de rien. Sauf de mes réformes. Je suis le seul à avoir mené neuf réformes législatives. En me virant du gouvernement, ils ont fait de moi un directeur de campagne avant l'heure...Je vais m'investir à fond dans l'UMP, préparer les échéances futures pour Nicolas Sarkozy en 2007."
Au parti socialiste aussi on règle ses comptes. Laurent Fabius, partisan du "non", a été débarqué de la direction du PS qu'il avait intégrée au congrès de Dijon en mai 2003. "Cette éviction vise à ce qu'il y ait pendant les mois qui viennent un minimum de cohérence, et qu'à chaque fois que François Hollande dit 'blanc', il n'y ait pas quelqu'un qui dise noir", a expliqué Julien Dray, porte-parole du PS.
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