La nette victoire du non dimanche au référendum grec a ouvert une page inédite de l'histoire de l'Europe. Une victoire marquée aussi par la démission surprise lundi du ministre grec des Finances Yanis Varoufakis. Euclide Tsakalotos remplace Yanis Varoufakis. Cet économiste connait les dossiers puisqu'il était coordinateur des négocations avec l'Union européenne et le FMI.
La Grèce s'y est reprise à deux fois pour répondre à l'appel urgent à des «propositions sérieuses» de redressement lancé par Angela Merkel et François Hollande. La première, dans l'après-midi, a vu le nouveau ministre des Finances Euclide Tsakalotos arriver les mains vides à Bruxelles. La seconde, dans la nuit, a permis au chef de Syriza de s'engager face à ses pairs du sommet de l'euro. Mais il n'y a pas encore de plan concret sur la table, et le sauvetage de la Grèce reste une promesse.
Les chefs d'État et de gouvernement de l'euro se sont mis d'accord sur une procédure, avec un calendrier précipité. Aujourd'hui, Athènes doit demander un troisième plan de sauvetage, appuyé sur une liste précise d'engagements budgétaires et de réformes. Jeudi et vendredi, l'ex-troïka UE-BCE-FMI devrait valider. Samedi, l'Eurogroupe donnerait son feu vert politique avant un nouveau sommet, à vingt-huit cette fois. Le Parlement grec, puis le Bundestag seraient dans la foulée consultés pour approbation.
L'urgence est le financement dans les jours qui viennent, celui de banques grecques fermées et bientôt à sec. Mais aussi celui du Trésor d'Athènes, certainement incapable de faire face le 20 juillet à une échéance de 3,5 milliards. Faute de l'un ou de l'autre, la Grèce risque d'être entraînée dans le scénario noir du Grexit: faillite bancaire, paralysie de l'économie, apparition d'une monnaie parallèle, sortie de l'euro.
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