Nicolas Sarkozy est sorti du silence médiatique qu'il s'imposait jusqu'ici pour accorder à Europe 1 et TF1 sa première interview depuis sa défaite à l'élection présidentielle de 2012. "La situation était suffisamment grave pour que je dise aux Français ce qu'il en était de l'instrumentalisation politique d'une partie de la justice aujourd'hui", a-t-il déclare. "Il y a des choses qui sont en train d'être organisées. Les Français doivent les connaître et (...) juger de ce qu'il en est."
*Il s'en est pris à son successeur socialiste, François Hollande, dont il a accusé les collaborateurs d'avoir exploité de façon "éhontée" ses archives, à la ministre de la Justice, Christiane Taubiran et au Premier ministre, Manuel Valls, taxés de mensonge, et au ministre des Finances, Michel Sapin.
Mine grave, souvent tendu, combatif mais diction maîtrisée, Nicolas Sarkozy, mis en examen au terme d'une garde à vue de 15 heures, s'est déclaré "profondément choqué" par le traitement qui lui a été réservé et a dénoncé une volonté de l'"humilier" des deux juges d'instruction qui l'ont convoqué dans la nuit.
Il a jugé anormal qu'une au moins des deux magistrates, membre du syndicat de la magistrature proche de la gauche qui a fait campagne contre lui, ait été choisie pour l'entendre. Il a aussi jugé anormal que les conversations entre lui et son avocat, Me Thierry Herzog, aient fait l'objet d'écoutes. Il a déploré que tout soit fait pour donner de lui "une image qui n'est pas conforme à la vérité" et a qualifié de "grotesques" les chefs d'accusation retenus contre lui.
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