A l'Assemblée nationale, Nicolas Sarkozy a annoncé le retrait du volet psychiatrie de son projet de loi délinquance. "Je crois que c'est sage. Nous faisons une ouverture sur les professionnels de la santé", a-t-il expliqué lors de la deuxième lecture de son projet de loi de prévention de la délinquance.
"Nous souhaitons être attentifs" aux "craintes des professionnels et des familles", a-t-il ajouté, puis il a quitté l'hémicycle dès la fin de son intervention laissant ses ministres délégués assurer la suite du débat.La présence d'un volet santé mentale dans un texte relatif à la délinquance était vivement décriée par les familles et les professionnels mais aussi par la gauche, l'UDF et une partie de l'UMP, craignant un "amalgame" entre délinquance et trouble mental.
Quatre syndicats avaient appelé les 3.500 psychiatres hospitaliers à faire grève ce mardi pour obtenir le retrait, appel qui s'est traduit par une forte mobilisation de la profession. Les articles contestés permettaient au maire de prononcer plus facilement une hospitalisation d'office et prévoyaient la création d'un fichier national de patients ayant été hospitalisés d'office.
En séance, la gauche, qui s'est félicitée du retrait de ce volet "liberticide", est à nouveau montée au créneau. "Les maires ne veulent pas être des shérifs, pas plus que des délégués du procureur ou du préfet", a lancé Jean-Pierre Blazy, du PS . Patrick Braouezec (PCF) a dénoncé un projet qui "fait la guerre aux jeunes, aux familles, aux cités, aux sans-papiers". Gilles Artigues (UDF) a reconnu "l'utilité de certains instruments", mais regretté "l'absence d'accompagnement social".
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