Les émeutes urbaines qui ont lieu depuis quatre jours dans le nord de Paris ont pris une tournure politique. Les partis de gauche mais aussi quelques voix à droite accusent le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, d'attiser le feu sur le sujet sensible des banlieues.
Trois jeunes, sur les 13 interpellés vendredi soir au plus fort des émeutes à Clichy-sous-Bois, une ville de la banlieue parisienne parmi les plus défavorisées, ont été condamnés à une peine sévère, huit mois de prison dont deux mois fermes, pour violences sur des policiers.
Le décès, jeudi, de deux adolescents issus de l'immigration, morts électrocutés dans un transformateur où ils s'étaient réfugiés, avait déclenché la colère de dizaines de jeunes de la ville.
Selon la rumeur, encore alimentée par un témoin cité par Le Parisien, les adolescents voulaient échapper à la police. Le ministre de l'intérieur a multiplié les déclarations martiales, promettant de «débarrasser» la France des «voyous». Il a encore prôné dimanche soir la «tolérance zéro» face aux violences urbaines.
Un discours qui résonne mal dans les cités sensibles dont la vie rime souvent avec violence, échec scolaire, chômage, racisme et «descentes» de police.
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