Lors de sa prestation télévisée d'une heure et demie destinée à livrer sa feuille de route pour la fin du quinquennat, Nicolas Sarkozy a assuré avoir discuté avec son Premier ministre sur la façon de "mieux se répartir les rôles" au sein de l'exécutif. Il a ainsi admis qu'il avait laissé la main au locataire de Matignon pour choisir les ministres qui formeraient sa nouvelle équipe gouvernementale.
Tout au long de son intervention ,il n'a pas tari d'éloges à propos de François Fillon : "J'ai pensé qu'il était la meilleure personne à la place éminente de Premier ministre" ; "Si j'ai demandé à François Fillon de continuer, c'est parce que j'ai une grande confiance en lui, parce qu'il est très compétent, parce que nous travaillons ensemble sans aucun nuage depuis des années" ; "Au fond, Fillon et moi, nous sommes de la même génération. Nous avons une confiance totale l'un dans l'autre", insiste-t-il encore.
Nicolas Sarkozy, au plus bas dans les sondages, cherche un nouvel élan. Mardi soir, il a donc changé de ton sur son attelage avec Fillon, mais il a aussi multiplié les autocritiques. Sa gouvernance ? "Bien sûr, je dois me remettre en question." Le très controversé ministère de l'Identité nationale ? "J'ai supprimé l'identité nationale comme mots, M.O.T.S. (sic), car c'était mal compris, mais je n'ai pas renoncé sur le fond."
Le président veut se donner de l'air tandis que pointe à l'horizon la présidentielle 2012. Quoi de mieux donc que de repositionner Fillon sur le devant de la scène pour justifier les réformes à venir, pas forcément populaires. Et pourquoi pas ainsi inverser la tendance dans l'opinion. En somme, récupérer une solide popularité.
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