Nicolas Sarkozy a rompu jeudi le silence qu'il s'était imposé depuis la publication d'extraits des écoutes judiciaires réalisées sur ses téléphones pour dénoncer des méthodes dignes de la Stasi, la police politique de l'ex-RDA. Dans une tribune au Figaro à paraître vendredi, l'ancien chef de l'Etat dénonce une "violence inédite" et une "absence de scrupules sans précédent" de la part de l'exécutif, poussant le Premier ministreJean-Marc Ayrault à parler de "faute morale".
Prenant les Français à témoin, Nicolas Sarkozy récuse les accusations le visant depuis mai 2012 et épingle "la calomnie érigée en méthode de gouvernement" et l'instrumentalisation de la justice "par des fuites opportunément manipulées". Pour Nicolas Sarkozy, la mise sous écoute de ses téléphones ordonnée par des juges -alors que le parquet s'est posé la question dans un rapport sur leur légalité- revient à "fouler aux pieds les principes sacrés de la République."
"Qui aurait pu imaginer que, dans la France de 2014, le droit au respect de la vie privée serait bafoué par des écoutes téléphoniques? Le droit au secret des conversations entre un avocat et son client volontairement ignorés?", écrit-il, "Les juges entendent les discussions que j'ai avec les responsables politiques français et étrangers. Les conversations avec mon avocat ont été enregistrées sans la moindre gêne", ajoute-t-il. Pour Nicolas Sarkozy, qui se demande si ces écoutes n'ont pas pu aller jusqu'à l'Elysée, "l'ensemble fait l'objet de retranscriptions écrites dont on imagine aisément qui sont les destinataires!".
"Aujourd'hui encore, toute personne qui me téléphone doit savoir qu'elle sera écoutée. Vous lisez bien. Ce n'est pas un extrait du merveilleux film La Vie des autres sur l'Allemagne de l'Est et les activités de la Stasi. Il ne s'agit pas des agissements de tel dictateur dans le monde à l'endroit de ses opposants. Il s'agit de la France".
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