«La peur doit changer de camp», a déclaré la semaine dernière Pierre Charon. Le conseiller à l'Élysée s'exprimait sur le site du Nouvel Observateur à propos des rumeurs qui ont circulé depuis le début de l'année sur les supposées liaisons extraconjugales du couple présidentiel. Il visait les sites Internet qui diffusent depuis l'étranger des récits «délirants et insultants» sur la vie privée de Carla et Nicolas Sarkozy.
Charon visait aussi les ennemis ou les ex-amis du président de la République. Ainsi Rachida Dati, que le chef de l'État «ne veut plus voir», a confié Claude Guéant au Canard enchaîné. «Le rôle prêté à Rachida Dati dans la propagation de rumeurs autour de la vie privée du couple présidentiel est “impensable ” et “susceptible de relever de la diffamation”», a déclaré mardi l'avocat Georges Kiejman. Outre le nom de Dati, celui de Dominique de Villepin est aussi évoqué par certaines sources proches du chef de l'État parmi ceux qui ont pu contribuer à amplifier cette rumeur.
C'est dans la nuit du 9 mars, qu'un billet sous pseudonyme publié sur un blog hébergé par le site Internet du Journal du dimanche, a relayé des rumeurs sur le président et son épouse. Les journaux étrangers, notamment britanniques, en ont aussitôt fait leurs gros titres.
Après être resté silencieux, le premier cercle de Nicolas Sarkozy est monté au créneau, pour en finir avec les «Monsieur de Sourcesûre qui sévissent dans les dîners en ville». «Pour les gens, plus une rumeur est fausse, plus elle est vraie», ajoute un proche du président, qui y voit une opération de déstabilisation du chef de l'État digne de l'affaire Markovic qui avait failli détruire la carrière politique de Georges Pompidou en 1968.
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