Ségolène Royal et Martine Aubry ont toutes les deux effectué des déplacements en banlieue. Alors que la présidente de Poitou-Charentes a effectué son premier déplacement de candidate pour mettre en lumière «la France qui réussit», la première secrétaire a décidé de se rendre elle aussi en banlieue parisienne, à la rencontre des Français.
À Cergy-Pontoise la cohue des caméras autour de Royal et la bousculade sur le marché Saint-Christophe rappellent la dernière présidentielle. À La Courneuve, Aubry a choisi d'être discrète. Son déplacement a été tenu secret. Mais le lieu est aussi symbolique de la dernière élection: Nicolas Sarkozy y avait suscité la polémique en promettant de nettoyer les banlieues «au Kärcher» pour lutter contre l'insécurité.
La présidente de Poitou-Charentes s'amuse de voir sa rivale se lancer comme elle sur le terrain. «Je préfère être imitée que critiquée», sourit-elle, avant de paraphraser René Char: «À me regarder, ils s'habitueront.» Dans l'entourage de la première secrétaire, on dément maladroitement avoir modifié son agenda en fonction de celui de Royal. Mais on admet être entré «dans une nouvelle phase»: celle de la «conquête».
Ségolène Royal n'a pas apprécié l'ironie de Martine Aubry soulignant son «impatience» lorsqu'elle s'est déclarée candidate. «Je ne confonds pas vitesse et précipitation, lance-t-elle. Je ne confonds pas stabilité et inertie.» Entre les deux, la bataille est donc engagée. Mercredi, Ségolène Royal a rencontré de jeunes entrepreneurs. De son côté, Martine Aubry s'est intéressée au travail d'animateurs de quartier qui œuvrent dans l'insertion sociale ou contre les discriminations. |