Dans une tribune publiée par Le Monde, Michel Rocard appelle à une alliance
avant même le premier tour entre la candidate socialiste Ségolène Royal et le
candidat de l'UDF François Bayrou pour battre Nicolas Sarkozy.
Son raisonnement est simple : « sur les urgences d'aujourd'hui, rien
d'essentiel ne sépare plus en France les sociaux-démocrates et les
démocrates-sociaux, c'est-à-dire les socialistes et les centristes ». Et de
citer des domaines aussi divers que l'emploi ou la société, l'intégration ou
l'Europe, allant jusqu'à dire que ces deux courants de pensée « partagent
les mêmes valeurs ».
Mais, note-t-il, « isolés, ni eux ni nous n'avons aucune chance de
battre la coalition de Nicolas Sarkozy et Jean-Marie Le Pen ». Semblant
prendre pour acquis un rapprochement entre l'UMP et le FN. Et tirer un trait sur
la possibilité d'une victoire de Royal. Il considère qu'il « ne faut
pas attendre l'après-second tour pour créer la dynamique de l'alliance ».
« J'appelle donc François Bayrou et
Ségolène Royal, avant le premier tour, à s'exprimer devant les Français pour
s'engager dans la voie de l'alliance. Qu'ils fassent confiance aux Français pour
que les Français leur fassent confiance », conclut Rocard.
Le PS s'est employé toute la journée à minimiser
la proposition de Rocard, qui, à neuf jours du premier tour, détourne
l'attention de la campagne de Royal. Elle intervient alors que l'inquiétude est
perceptible dans l'équipe même de la candidate, qui ne s'attendait pas à ce que
François Bayrou résiste autant dans les sondages.
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