Le gouvernement craint l’entrée de la jeunesse dans la mobilisation contre la réforme des retraites. Accusant d’«irresponsabilité» et d’instrumentalisation ceux qui appellent les lycéens et étudiants à venir grossir les cortèges. Ou tentant d'amadouer ces derniers.
Sur Public Sénat, Eric Woerth s'inquiète : «Quand je vois appeler à la mobilisation des jeunes, c’est d’une irresponsabilité totale, ou d’un électoralisme forcené», s'emporte-t-il, ce lundi. Le ministre du Travail va jusqu’à décrire la jeune génération comme les bénéficiaires de la réforme: «Vous voulez que les jeunes n’aient pas de retraites? Vous voulez que le système par répartition s’effondre?»
La ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, vante aussi une réforme «faite pour la jeunesse de France». «Je leur dis: cette réforme, elle est faite pour vous, pour sauver le pacte issu de la libération qui fonde la retraite sur l’équilibre entre les générations», a-t-elle argumenté.
Comme la vingtaine de mouvements de jeunesse réunis dans le collectif «La retraite, une affaire de jeunes!», l’UNL, mais aussi la Fidl, deuxième organisation lycéenne, appellent à participer aux manifestations de mardi. Le président de l'Unef Jean-Baptiste Prevost a assuré sur Europe 1 que «les jeunes ont toujours fait preuve de maturité», il renvoie au gouvernement la critique: «On instrumentalise les jeunes quand on réforme en leur nom sans leur donner le droit à la parole.» |