Le parquet de Paris inflige un simple rappel à la loi à Julien Dray, qui n'est donc pas renvoyé en correctionnelle dans l'enquête sur des mouvements de fonds suspects sur ses comptes et ceux d'associations dont il était proche.
Le député de l'Essonne accuse ouvertement son parti d'avoir bafoué la présomption d'innocence en l'écartant des listes pour les régionales de mars 2010. Sentant le vent tourner dès mercredi soir, avec la publication d'un écho sur le site Internet du Monde laissant présager de l'issue judiciaire, ses "camarades" se sont bousculés toute la journée pour plaider sa cause.
«Je suis très contente pour lui et je souhaite bien évidemment qu'il retrouve sa place dans le cadre de la liste du PS», a déclaré sur Europe 1 Ségolène Royal, dont Julien Dray avait été l'un des premiers soutiens pendant la campagne présidentielle. L'ancien premier secrétaire du PS François Hollande est, lui aussi, favorable à l'idée que Julien Dray soit réintégré sur les listes : «Ça devrait être la logique», a-t-il expliqué sur Public Sénat.
Jean-Luc Mélenchon a pour sa part lancé à l'AFP que les socialistes peuvent "vérifier la bêtise et la veulerie de leur comportement". Il espère que ce qui est arrivé à Julien Dray servira "une bonne fois de rappel à l'ordre pour tous ceux qui méconnaissent l'importance du principe républicain de présomption d'innocence". Il a récemment accusé sur son blog le député-maire d'Évry, Manuel Valls, d'avoir orchestré "l'élimination de Dray" de la fédération socialiste de l'Essonne.
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