Plusieurs salariés d’Air France ont été arrêtés, lundi, une semaine après les incidents en marge du comité central d’entreprise (CCE) du groupe. A cette occasion, la direction avait annoncé un plan de licenciements portant sur 2 900 postes.
Les arrestations, décidées «sur la base de témoignages et de la vidéosurveillance», ont eu lieu vers 6 heures du matin. Elles se sont déroulées dans le Val-d’Oise, en Seine-et-Marne, dans les Yvelines et l’Aisne. Quatre salariés d’Air France ont été arrêtés à leur domicile. Une cinquième personne a été interpellée un peu plus tard et une autre placée en garde à vue après avoir été convoquée.
«Peut-être que les personnes arrêtées seront juste interrogées, mais ce que l’on craint, ce sont les licenciements», note un syndicaliste. En parallèle de ces interpellations, des notifications de sanctions devaient en effet être envoyées, lundi, par la direction d’Air France aux personnes impliquées dans les incidents de lundi. Or, le groupe a déjà annoncé, la semaine dernière, que ces dernières pourraient aller jusqu’au licenciement. Et ce, alors que le Premier ministre, Manuel Valls, a promis des «sanctions lourdes» contre ceux qu’il avait qualifiés de «voyous».
«Avait-on besoin de venir les chercher au petit matin, si cela se trouve devant leurs enfants ?», questionne André Villanueva, secrétaire de section CGT du fret de l’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle. «Une simple convocation aurait suffi, les gens seraient venus, ils n’auraient pas fugué. Ce ne sont pas des voyous. Le risque, c’est que tout ça mette le feu aux poudres». Même discours de Christophe Malloggi, de FO Air France, qui s’indigne, auprès de l’AFP, que les salariés aient été traités«comme des membres du grand banditisme ou des trafiquants de drogue ou d’armes». Et un élu Sud d’ajouter : «Entre l’annonce des licenciements, les propos déplacés du PDG d’Air France [lors des rencontres patronales de Royaumont, en décembre 2014, ndlr], les arrestations : la direction a allumé plusieurs mèches.»
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