A moins d'un mois du premier tour de la présidentielle, Penelope Fillon a été mise en examen mardi soir dans l'enquête sur ses possibles emplois fictifs, une affaire qui empoisonne la campagne de son mari lui-même mis en examen. Penelope Fillon a été mise en examen pour "complicité et recel de détournement de fonds publics", "complicité et recel d'abus de biens sociaux" et "recel d'escroquerie aggravée", selon une source judiciaire. Il s'agit de la troisième mise en examen dans cette affaire, après celles de François Fillon, le 14 mars, et de son ancien suppléant à l'Assemblée, Marc Joulaud, le 24 mars.
Distancé par Emmanuel Macron et Marine Le Pen dans les sondages, l'ancien Premier ministre, qui avait axé sa campagne sur son image de probité, a dénoncé la semaine dernière une "machination", accusant le président François Hollande d'animer un "cabinet noir" contre lui. Lundi, six responsables Les Républicains ont saisi le parquet pour des "infractions" commises selon eux par l'exécutif et relevées dans le livre "Bienvenue Place Beauvau".
Au coeur de l'enquête: les contrats de Penelope Fillon - de 1986 à 2013 avec plusieurs interruptions - comme assistante parlementaire de son mari ou de Marc Joulaud, pour lesquels elle a été rémunérée au total 680.380 euros net, ainsi que son contrat à La Revue des deux mondes - entre mai 2012 et décembre 2013 - pour un salaire de 5.000 euros brut mensuels.
François Fillon a défendu vigoureusement la réalité du travail accompli par sa femme, affirmant qu'elle s'occupait de "tâches simples, mais essentielles", comme la gestion du courrier ou de l'agenda. Les investigations portent aussi sur de possibles abus de biens sociaux alors que le propriétaire de La Revue des deux mondes, l'homme d'affaires Marc Ladreit de Lacharrière, est un proche du candidat Les Républicains.
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