Le gouvernement a multiplié les messages pour convaincre les français qu'ils n'étaient pas menacés par une pénurie d'essence. 'Il n'y a aucune station sans essence' a défendu Dominique Bussereau, le secrétaire d'Etat aux transports, sur Europe 1, dimanche 17 octobre. 'La police ou la gendarmerie ont dégagé un certain nombre de dépôts, voilà, il n'y a pas de risque et le gouvernement est très vigilant là-dessus', a appuyé le ministre du travail Eric Woerth.
Pourtant, des centaines de stations-services sont fermées ou affectées par cette grève et samedi, des automobilistes inquiets se sont rués vers les pompes en dépit des appels du gouvernement à 'ne pas paniquer'. Les stations-services qui affichent qu'elles sont vides 'gardent le carburant pour leurs clients habituels avec lesquels elles ont des contrats', défend M. Busserau évaluant à 200 le nombre de stations 'gênées' en France.
Un chiffre contredit par Total, qui parle dimanche de 300 à 400 stations-services affectées pour son seul réseau. Les douze raffineries françaises sont toujours en grève dont 10 complètement à l'arrêt , les blocages des dépôts se poursuivent et le terminal pétrolier de Fos-Lavéra, près de Marseille, est entré dans son 21e jour de grève, bloquant en rade 61 navires dont 47 pétroliers.
La CGT, qui compte bien faire du risque de pénurie son moyen de pression pour que le gouvernement revienne sur sa réforme des retraites, assure que l'aggravation de la situation est inéluctable. 'Un bac qui est presque vide et qu'on ne remplit pas finit par être complétement vide' lance Eric Sellini, de la CGT Total. |