Michel Rocard est décédé ce samedi 2 juillet 2016. L'homme politique socialiste, chef du gouvernement sous la présidence de François Mitterrand entre juin 1988 et mai 1991, était âgé de 85 ans. Né le 23 août 1930 à Courbevoie (Hauts-de-Seine), il est décédé à l'hôpital de la Pitié Salpetrière (Paris XIIIe arrondissement) aux alentours de 18 heures. Ces dernières années, il était ambassadeur de France chargé de la négociation internationale pour les pôles arctique et antarctique depuis le 18 mars 2009.
Michel Rocard, a vécu une longue et tumultueuse carrière politique qui l'a laissé assez loin de son rêve, l'Elysée, où ira son grand rival François Mitterrand dont il fut le Premier ministre de 1988 à 1991. Se qualifiant de "social-démocrate de dialogue", il entendait incarner une vision rénovée de la gauche, portée par une forte exigence morale, prenant en compte "les contraintes de l'économie mondialisée" sans "renoncer aux ambitions sociales".
Pour lui, la "Deuxième gauche, qu'il inspira, devait être "décentralisatrice, régionaliste, héritière de la tradition autogestionnaire". Ce porte-drapeau du "parler-vrai", auteur de nombreux essais, avait inscrit son parcours en parallèle, puis en opposition, à François Mitterrand, à tel point qu'on a parlé entre eux de "haine tranquille" : "le mépris profond que je porte à son absence d'éthique est compatible avec l'admiration totale que j'ai pour sa puissance tactique", disait Michel Rocard.
François Hollande a aussitôt salué une "grande figure de la République et de la gauche", qui incarnait "un socialisme conciliant utopie et modernité". De son côté, le Premier ministre Manuel Valls, issu lui-même du rocardisme et qui avait travaillé à Matignon auprès de Michel Rocard, a jugé qu'il incarnait "la modernisation de la gauche et l'exigence de dire la vérité".
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