A moins de quinze jours du premier tour, Jean-Marie Le Pen tente de décrédibiliser l'image de défenseur de l'identité nationale de Nicolas Sarkozy, en rappelant ses origines étrangères. Le Pen a dégainé cet argument pour la première fois dimanche, décrivant Sarkozy, dont le père est d'origine hongroise, comme un candidat "qui vient de l'immigration", tandis que lui-même serait "un candidat du terroir".
Il a ensuite répété cet argument, expliquant mardi que la fonction de président de la République avait "une qualité particulière", faisant de son détenteur "l'héritier en quelque sorte de la longue lignée de chefs de l'Etat en France", et que c'était alors "un atout" que d'avoir des parents français.
Sa fille Marine Le Pen, directrice stratégique de la campagne,s'en est pris à son tour mercredi à Cécilia Sarkozy, l'épouse du candidat UMP, expliquant que celle-ci avait dit, dans une interview en juillet 2004 à Libération, qu'elle était "fière" de ne pas avoir de sang français. "Je pose la question de savoir si ceux qui ont du sang français dans les veines doivent en avoir honte", a dit Marine Le Pen mercredi.
Les sorties des Le Pen coïncide avec la "droitisation" du discours de Nicolas Sarkozy et ses incursions marquées sur le terrain de l'identité nationale, longtemps chasse gardée du FN.
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