Après Emmanuel Macron fin janvier, c'était au tour de Marine Le Pen de se rendre à Beyrouth, ce lundi. Elle qui, jusqu'ici, s'était cantonnée au premier ministre égyptien ou au chef de la diplomatie polonaise, effectuait sa première visite chez un chef d'État étranger. Une occasion rêvée pour asseoir sa crédibilité et affirmer ses positions, à deux mois de l'élection présidentielle. Cortège de grosses cylindrées noires, sécurité à cran, ors gouvernementaux, Marine Le Pen a bénéficié d'un protocole à la hauteur d'une présidente. À peine arrivée, elle n'a d'ailleurs pas hésité à promettre, à plusieurs reprises, devant de nombreuses caméras, une future «visite officielle» sur place après son élection.
Mais elle a surtout rappelé certaines positions. Selon elle, le président syrien Bachar el-Assad se révèle être «la solution viable» et «une solution bien plus rassurante pour la France que l'État islamique», a-t-elle dit, assumant son point de vue «binaire». La question du soutien au régime de Damas est particulièrement sensible au Liban, un pays resté sous tutelle syrienne jusqu'en 2005 et toujours traversé par de multiples lignes de fracture, autant confessionnelles que géopolitiques.
Interrogée après une rencontre avec le ministre libanais des Affaires étrangères Gebrane Bassil sur le meilleur moyen de protéger les chrétiens d'Orient, la candidate a rétorqué: «éradiquer le fondamentalisme islamiste». «La protection des chrétiens consiste à ce qu'ils puissent rester sur leurs terres», a-t-elle insisté, reprenant un point de programme cher à François Fillon.
Celle qui prône l'arrêt de toute immigration et une réduction drastique du nombre de réfugiés admis en France, a salué «le courageux et généreux Liban», un pays de quatre millions d'habitants qui accueille environ un million de réfugiés syriens. «Mais ça ne pourra pas durer éternellement», a-t-elle mis en garde. Devant les Libanais, elle s'est présentée comme une «amie ancienne et fidèle», et a cité, fait rare, son père Jean-Marie Le Pen, par lequel elle a «tant entendu parler» du pays.
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