Angela Merkel et François Hollande au parlement européen de Strasbourg ont décidé de faire front commun comme leurs illustres aînés François Mitterrand et Helmut Kohl, il y a 26 ans. Premier défi, la crise migratoire qui divise et déstabilise les Européens. Pour le président français, c'est le projet européen désormais qui est menacé par la montée des populismes et le repli sur soi. Même tonalité pour Angela Merkel qui exhorte les pays européens à rester fidèles aux valeurs européennes.
Devant ces deux chefs d'État qui appellent à changer de politique d'asile, Marine Le Pen dénonce l'asservissement de la France. S’adressant à la chancelière, accusée d’avoir commis «un geste irresponsable en décidant d’accueillir 800 000 migrants», Le Pen lui lance : «Merci, madame Merkel, de venir avec votre vice-chancelier administrateur de la province France.» Puis s’adressant au chef de l’Etat : «Monsieur le vice-chancelier, j’aurais aimé vous appeler monsieur le président de la République, mais, pas plus que votre prédécesseur, vous n’exercez cette présidence.»
Dans sa réponse aux chefs de groupes politiques, Merkel l’ignore ostensiblement. C’est Hollande qui s’y colle. «Si nous ne voulons pas du renforcement de l’Europe, il n’y a qu’une voie», comme le réclame Nigel Farage, le leader de l’Ukip britannique, «c’est de sortir de l’Europe » : «La seule voie possible pour celles et ceux qui ne sont pas convaincus de l’Europe, c’est de sortir de l’Europe, tout simplement. Il n’y a pas d’autre voie. Celle-là est terrible, mais elle est celle de la logique : sortir de l’Europe, sortir de l’euro, sortir de Schengen, et même, si vous pouvez, sortir de la démocratie parce que parfois, en vous entendant, je me pose cette question», a plaidé avec fougue le Président sous les applaudissements de l’hémicycle .
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